mardi 2 juillet 2013

BKB

La Cabanya
66230 Lamanère

06 79 39 43 28 





photo de Patrick Fichet























Rien, si ce n’est, peut-être, de lointaines origines tziganes,
ne pouvait laisser imaginer que cette artiste quitterait ses
collines du Harz (ex -RDA) pour parcourir le monde et, à chaque
étape, ouvrir des fenêtres qui nous donnent à voir ce que nous
ne voyons plus et, peut-être pour certains d’entre nous, que
nous ne verrons jamais plus.
Il serait impropre de dire que ses tableaux sont des toiles,
car l’artiste utilise un matériau qu’on ne jugerait pas digne
pour cet usage: le carton, ou le papier kraft.
A bien y réfléchir, ce matériau d’emballage n’est-il pas, au
contraire, le plus convenable, et ces tableaux ne sont-ils pas
comme une boite de Pandore, d’ou sortent parfois ces maux qui
nous tourmentent ?
Face à la toute puissance d’une société ou l’écriture ne passe
plus que par le cerveau artificiel de l’ordinateur, BKB nous
dévoile la sensualité du pictogramme chinois, elle nous donne
à espérer de nouvelles renaissances, tel son « Phénix » aux
racines anciennes.
Brigitte Kühlewind, aux semelles de vent, - de vent frais 
– traduction littérale de son nom – s’est ancrée depuis plusieurs
années dans notre région.
Avant découvert la montagne pyrénéenne et le Haut-Aragon tout
proche, elle y a trouvé un art populaire qu’elle nous transcrit,
avant que son souvenir ne s’efface de nos mémoires :
la fenêtre s’ouvre ici sur « Burgasé » et le vent du Nord peu
s’engouffrer dans l’arche perdu de « Cuchara de pastor ».
Élève rebelle à la calligraphie, la petite Josephine trace ses
« i » aux pointes de couleur, comme Rimbaud traçait ses voyelles
de couleur, et, comme le Bateau Ivre, les « i » de Josephine
quittent les rives paisibles des lignes et s’en vont à la mer…
Les tableaux de BKB nous invitent au voyage, au voyage
Intérieur, celui de la liberté.

Michel Record 1998
pour l’exposition  aux « Voutes Poyennes » à Bordeaux