66230 Lamanère
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photo de Patrick Fichet |
Rien, si ce n’est, peut-être, de lointaines origines
tziganes,
ne pouvait laisser imaginer que cette artiste
quitterait ses
collines du Harz (ex -RDA) pour parcourir le monde
et, à chaque
étape, ouvrir des fenêtres qui nous donnent à voir ce
que nous
ne voyons plus et, peut-être pour certains d’entre
nous, que
nous ne verrons jamais plus.
Il serait impropre de dire que ses tableaux sont des
toiles,
car l’artiste utilise un matériau qu’on ne jugerait
pas digne
pour cet usage: le carton, ou le papier kraft.
A bien y réfléchir, ce matériau d’emballage n’est-il
pas, au
contraire, le plus convenable, et ces tableaux ne sont-ils pas
comme une boite de Pandore, d’ou sortent parfois ces
maux qui
nous tourmentent ?
Face à la toute puissance d’une société ou l’écriture
ne passe
plus que par le cerveau artificiel de l’ordinateur,
BKB nous
dévoile la sensualité du pictogramme chinois, elle
nous donne
à espérer de nouvelles renaissances, tel son
« Phénix » aux
racines anciennes.
Brigitte Kühlewind, aux semelles de vent, - de vent
frais
– traduction littérale de son nom – s’est ancrée depuis plusieurs
– traduction littérale de son nom – s’est ancrée depuis plusieurs
années dans notre région.
Avant découvert la montagne pyrénéenne et le Haut-Aragon tout
proche, elle y a trouvé un art populaire qu’elle nous
transcrit,
avant que son souvenir ne s’efface de nos
mémoires :
la fenêtre s’ouvre ici sur « Burgasé » et le
vent du Nord peu
s’engouffrer dans l’arche perdu de « Cuchara de
pastor ».
Élève rebelle à la calligraphie, la petite Josephine trace ses
« i » aux pointes de couleur, comme Rimbaud traçait ses voyelles
de couleur, et, comme le Bateau Ivre, les
« i » de Josephine
quittent les rives paisibles des lignes et s’en vont à
la mer…
Les tableaux de BKB nous invitent au voyage, au voyage
Intérieur, celui de la liberté.
Michel Record 1998
pour l’exposition aux « Voutes
Poyennes » à Bordeaux